Après Maïdan, Sebastopol en état de sécession.
Alors que l'on pensait que le coup d'Etat de Kiev l'avait emporté et que le maïdan allait gouverner le pays sans opposition dans les régions de l'est et au sud dont les gouverneurs de facto reconnaissait les chefs nommés par le parlement (la "rada suprême") siégeant "sous la surveillance" des milices "d'autodéfense" du maïdan, l'histoire s'accélérait dans la presqu'ile de Crimée, dans la ville de Sebastopol.
Sebastopol a un statut particulier car, se trouvant en Crimée elle ne dépend pas des autorités de la République Autonome de Crimée, mais directement de l'Etat central, qui y nomme un gouverneur chargé du pouvoir exécutif local.
Le 22 février, la population de Sebastopol accueillait en héros les agents et officiers de son détachement Berkout (équivalent des CRS) revenant de Kiev, où ils avaient participé, en première ligne, au maintien de l'ordre.
Dans la nuit du 23 au 24 février, alors que la Rada venait d'annuler la loi linguistique de 2012, liberalisant l'usage du russe dans certaines régions d'Ukraine, le peuple de Sebastopol, dans un meeting convoqué par les partis prorusses ("Russkoe Edinstvo, Russkiï Blok, Russ' Edinaya ...), les organisations de vétérans de la guerre, les cosaques, plus de 10 000 personnes exigeaient la démission du gouverneur nommé par Kiev Vladimir YATSOUBA, membre du parti des régions et de le remplacer par un chef d'entreprise local de citoyenneté russe Alexeï TCHALIÏ. Il décidait aussi la constitution de milices populaires pour le maintien de l'ordre public. Il s'exécuta le lendemain 24 février à 12:00.
Le conseil municipal se réunissait le même jour et décida à l'unanimité à 21:27 de nommer un comité exécutif de la ville et de nommer TCHALIÏ à sa tête. Un nouveau meeting était alors rassemblé de plusieurs milliers de personnes se tenait pour placer TCHALIÏ à la tête de l'exécutif de la ville et faisait flotter le drapeau russe sur l'administration de la ville.
Alors que la police a tenté hier d'arrêter les membres du conseil exécutif de Sebastopol, le peuple se rassembla pour s'y opposer. Le procureur de Sebastopol a annoncé sa démission ce matin.
Hier soir, l'amiral commandant le flotte de la mer noire décidait sa mise en état d'alerte et le renforcement de la sécurité et de la garde des emprises militaires russes de Crimée.
Ce matin, était publié l'ordre signé par le ministre de l'intérieur ukrainien par intérim de dissolution des unités Berkout pour leur participation dans la répression des manifestations des trois derniers mois. Les officiers et agents de l'unité de Sebastopol (30 personnels) se sont réunis et ont décidé de refuser leur dissolution. Leur commandant Anatoli TCHERNITCHENKO alla à la mairie en informer TCHALIÏ, qui décida de placer le détachement Berkout de Sebastopol sous sa juridiction.
Les accès à Sebastopol sont hérissés de point de contrôles tenus par la police locale et les miliciens. TCHALIÏ a pris possession des bureaux du gouverneur hier aussi et a réuni le comité exécutif pour la première fois ce matin.