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OBSERVATEUR DU MONDE RUSSE
30 août 2019

Le jour où le mufti du Daghestan a porté l'uniforme pour sauver la Russie.

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Il y a 20 ans, le 7 août 1999, des bandes terroristes dirigées par Chamil Bassaev et Khattab ont envahi le territoire du Daghestan depuis la Tchétchénie voisine.

Les bandits rêvaient de créer un Etat islamique indépendant sur le territoire de la Tchétchénie et du Daghestan. La prise du Daghestan leur ausrait donné un accès à la mer Caspienne et aux frontières de la Russie, ce qui aurait facilité considérablement les contacts des terroristes avec leurs alliés étrangers. En outre, la Russie aurait été coupée du corridor géographique qui la relie aux pays d'Asie et du Moyen-Orient.

Les envahisseurs sont d'abord entrés par les hauts plateaux de Botlikh et de Tsumadin. Et les premiers à s'être levés pour défendre leurs villages sont les habitants et les volontaires venus de toute la République. Un jour, les anciens d'un village sont venus à l'état-major des troupes fédérales et ont demandé pourquoi il n'y avait pas de tir d'artillerie sur les villages capturés? Les officiers ont répondu qu'ils avaient pitié pour les maisons des montagnards, qui ont été construites pendant des générations. La réponse des aksakals (dans le caucase le terme "aksakal" est le mot respectueux par lequel on désigne une personne agée) a frappé beaucoup de soldats présents : "ne regrettez pas, allez-y : tirez".

Un habitant du village de Rahata, Magomed Magomedzaguidov, indique la route sur laquelle les combattants ont envahi le Daghestan : "Il s'agissait de plus d'un millier de personnes armées jusqu'aux dents. Ensuite, l'imam du district a rassemblé tous les habitants de Botlikh et de Tlokh. Il a dit aux gens de partir. Nous sommes partis et nos maisons ont été détruites", déplore l'aksakal.

L'imam du village de Rakhat Mouhammad Abdulkerimov parle de son grand-père, qui a refusé de quitter le village, peu importe les mots utilisés pour tenter de le persuader : "Grand-Père s'appelait Abdoulkerim. Il est mort dans le village lors de ces événements tragiques. On peut les désigner comme des héros qui sont restés ici et sont morts en défendant leur Patrie".

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Dans le même temps, il convient de noter que l'invasion de ces combattants terroristes a été précédée d'un long travail de propagande. C'est ainsi que, depuis le début des années 1990, les adeptes des courants radicaux de l'Islam ont mené un travail idéologique avec la population, en particulier avec les jeunes. "Afin de contrer les radicaux, toutes les ressources du clergé ont été mobilisées, un vaste travail d'éducation a été lancé", souligne l'assistant du Mufti.

Et ce travail a finalement porté ses fruits. Commentant cette période, le Président de l'administration spirituelle des musulmans du Caucase, Allahshoukour Pachazade, note que Bassaev comptait sur le faiblesse du pouvoir au Daghestan, c'est pourquoi il est allé envahir le territoire de cette République. "L'objectif des terroristes n'était pas seulement de capturer les zones frontalières de la République. Ils avaient prévu de s'emparer de tous les États de la Caspienne. Et puis les paroles et les appels du Mufti du Daghestan ont joué un rôle clé et ont aidé à arrêter les bandes terroristes", explique le religieux.

Le savant théologien Mouhamadrasoul Saadouev dit, à propos de la complexité de cette période et de la position du clergé : "L'année 99 a été très difficile pour le Mufti du Daghestan et pour le clergé en général. Parce qu'il y a eu des tentatives religieuses pour entraîner la République dans la guerre. Et ici, il était nécessaire d'exprimer clairement la position du Mufti".

Le Mufti du Daghestan Ahmad-Afandi Abdulayev

Le Chef de l'Administration du District de Gumbetov, Khadjimourad Magomedov, se souvient que les miliciens du Mufti de la République, arrivés à la frontière avec la Tchétchénie, ont assuré qu'ils venaient soutenir les habitants du district Gumbetovsky et qu'ils seraient avec eux jusqu'à la fin. "Je me souviens comment le Mufti du Daghestan Ahmad-Afandi Abdulayev portant un uniforme militaire, a pris une part active à la formation des détachements d'autodéfense et a appelé toutes les forces saines de la société à lutter contre les bandits", raconte Magomedov.

Le clergé musulman du Daghestan n'a pas été le seul à condamner cette invasion. Ramzan Kadyrov a rappelé que le mufti de Tchéchénie, devenu ensuite Président de la République tchétchène, Akhmat Kadyrov, a été le premier à condamner l'invasion du Daghestan par les terroristes.

"Mon père, le premier Président de la République de Tchétchénie, le Héros de la Russie El-hadj Akhmat Kadyrov, étant mufti et non un homme politique ou militaire, risquant sa propre vie, a clairement et fermement condamné l'aventure de Khattab, Kebedov, Tagaïev et les autres chefs de l'invasion. Par la suite, il a apporté une contribution connue du monde entier à la destruction du terrorisme international en Tchétchénie et dans tout le Caucase du Nord. C'est en suivant son chemin que ce problème est complètement résolu. Par ailleurs, la Tchétchénie est universellement reconnue comme le seul territoire au monde où cela a été fait. Oui, il y a eu 20 ans. Depuis cette époque, nous continuons, en Tchétchénie, de condamner l'invasion du Daghestan.", a-t-il souligné.

Début septembre, les forces fédérales, les soldats du ministère de l'intérieur soutenus par des milices d'autodéfense ont arrêté l'offensive à quelques kilomètres de Khassavyourt. Et le 15 septembre 1999, tout le territoire du Daghestan était complètement libéré des bandes terroristes. Au total, 280 soldats et officiers ont été tués au cours des combats d'août-septembre 1999 et près d'un millier ont été blessés. Plus de deux mille terroristes ont été tués.

Poutine parmi au Daghestan - septembre 1999

Poutine parmi les habitants du Daghestan - septembre 1999


Le premier ministre Vladimir Poutine est alors arrivé dans la zone des combats dans le District de Botlikh. Les habitants se souviennent encore de sa rencontre avec des soldats, des officiers et les milices villageoises.

"Je suis très reconnaissant au Daghestan et aux daghestanais pour leur position alors et aujourd'hui. Je me souviens comment les daghestanais se sont comportés. [...] Je me souviens que les gens du Daghestan m'ont alors rencontré et m'ont dit: 'la Russie ne veut pas ou ne peut pas se et nous protéger, alors donnez-nous des armes." [...] Ils se sont protégés eux-mêmes et ils ont protégé la Russie de bandes terroristes internationales bien armées" a déclaré Vladimir Poutine à la télévision le 20 juin 2019.

 

Sources :

http://islam.ru/content/analitics/55809

https://grozny.tv/news.php?id=33349

https://rg.ru/2019/08/06/reg-skfo/kak-dagestan-ostanovil-nastuplenie-boevikov-v-1999-godu.html

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