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OBSERVATEUR DU MONDE RUSSE
22 novembre 2019

Pour Milorad DODIK, la Russie est le seul pays qui défend le droit international en Bosnie-Herzégovine.

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À la base militaire américaine de Dayton, le 21 novembre 1995, les parties en conflit se sont définitivement entendues sur un accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine, mettant fin à la guerre civile dans cette ex-République Yougoslave. La Republika Srpska a proclamé, jeudi, un jour férié en cette occasion, alors que dans la Fédération croato-musulmane, c'est une journée de travail normale.

Alors, dans quelle direction la Bosnie-Herzégovine se développe-t-elle maintenant ? Y a - t-il actuellement des points de contact et des points de repère communs entre les dirigeants serbes, bosniaques et croates? Quels sont les intérêts de l'Occident et de la Russie?

En réponse à ces questions, il convient de rappeler que le conflit interethnique de 1992-1995 a fait plus de 100 000 morts sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine et que le nombre de réfugiés a dépassé 2,2 millions, ce qui a fait de la Bosnie-Herzégovine la plus grande catastrophe humanitaire d'Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Dans le même temps, c'est sur le territoire de la Bosnie - Herzégovine moderne que s'est déroulée la première opération militaire à grande échelle de l'histoire de l'OTAN, "Deliberate Force" (30 août-14 septembre 1995), au cours de laquelle l'aviation de l'OTAN a bombardé des positions serbes. À l'époque, en deux semaines, 3 206 avions ont été envoyés et près d'un millier de bombes ont été larguées, 13 missiles de croisière Tomahawk ont été utilisés depuis la mer, et les conséquences de l'utilisation de munitions à l'uranium appauvri provoque encore la mort d'habitants de cette région.

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Conformément aux accords de paix de Dayton, la Bosnie-Herzégovine dispose d'un système de pouvoir complexe qui tient compte des intérêts des trois peuples constitutifs. Il se compose de deux parties (entités): la Fédération de Bosnie-Herzégovine (croato-musulmane) et la Republika Srpska. En fait, il s'agit de l'Union de deux entités territoriales indépendantes, au dessus desquelles se tiennent le conseil des ministres et la présidence.
Au sein du Présidium, la plus haute autorité collective de Bosnie-Herzégovine, les peuples sont représentés par Šefik Jaferović (musulman bosniaque), Željko Komšić (croate) et Milorad Dodik (serbe). Ce dernier est le chef du parti au pouvoir en Republika Srpska : le SNSD (alliance des sociaux-démocrates indépendants), parti qui fut exclu de l'internationale socialiste en 2012 pour « manque substantiel d’améliorations dans la rhétorique du parti, qui est toujours fondée sur le nationalisme et l’extrémisme ».

Dans le même temps, Šefik Jaferović et Željko Komšić voient leurs alliés principalement en Occident. Ils appellent à l'intégration de la Bosnie-Herzégovine dans l'OTAN, insistent sur la reconnaissance du Kosovo, diversifient l'approvisionnement en gaz du pays pour moins dépendre de Moscou, notamment grâce aux achats de gaz liquéfié américain. La Russie est considérée par eux, tout d'abord, comme un partenaire économique et un grand marché pour ses produits agricoles et d'autres produits fabriqués ici. Cette politique est pleinement soutenue par les représentants de Washington et de Bruxelles à Sarajevo, qui font tout leur possible pour activer le plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN de la Bosnie-Herzégovine et accélérer l'intégration Euro-Atlantique de cet Etat des Balkans.

Dans le même temps, le chef des Serbes de Bosnie est ouvertement favorable à l'élargissement de la coopération globale avec la Russie, met un véto à l'idée d'intégration dans l'OTAN, insiste sur le retrait de l'appareil du haut représentant dans le pays et le retrait des étrangers de la cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine. Tout cela, naturellement, a été la raison de la diabolisation de sa politique dans les médias occidentaux et l'imposition de sanctions contre lui par les États-Unis. En outre, Dodik souligne que, selon lui, les Occidentaux souhaitent que le peuple serbe se taise, mais les Serbes ont le devoir de parler des crimes de l'OTAN et de ne jamais les oublier. Le chef des Serbes de Bosnie dit ouvertement que la Russie est restée le dernier pays à adhérer au droit international dans les Balkans, à le défendre et à lutter pour cela.

"La Russie est le seul acteur international dans notre région qui adhère au droit international et reste objectif", a déclaré le politicien dans une interview à l'agence de presse russe TASS. - "On croit généralement que la Russie sympathise avec les serbes, mais la Russie a offert des projets aux croates et aux bosniaques, mais ils n'en ont pas voulu, car ils n'ont pas osé accepter une telle coopération à cause de l'Occident. La Russie est aujourd'hui le seul gardien du droit international dans les Balkans. Cela nous donne ici un sentiment de confiance, car tout ne dépend pas du volontarisme des centres de pouvoir occidentaux qui interprétent toutes les règles de droit comme ils le veulent. Nous les avons vus prendre la décision de bombarder la Serbie et la Republika Srpska sans résolution du conseil de Sécurité de l'ONU. Tout cela est très dangereux. C'est pourquoi l'espoir de  protéger le droit international repose sur la Russie".

défilé civilo-policier pour je jour de la Republika Srpska

défilé civilo-policier pour je jour de la Republika Srpska

Ainsi, on peut constater que 24 ans après la paix en Bosnie-Herzégovine on enregistre encore des contradictions interethniques, rendant difficile les différentes interprétations des événements tragiques des années 90, ainsi que le fait que les serbes considèrent Moscou et Belgrade comme leurs principaux alliés géopolitiques, tandis que les croates s'orientent vers Bruxelles et Zagreb et les bosniaques vers Ankara et Washington.

Cependant, lors de la réunion de novembre du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la situation en Bosnie-Herzégovine, Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie a déclaré que Moscou, de son côté, continuera de faire le maximum pour que les serbes, les croates et les bosniaques arrivent à résoudre tous les problèmes en bosnie-herzégovine, ensemble, sur la base de l'accord durable et équilibré de Dayton, qui postule l'égalité des trois peuples constitutifs. "Nous sommes prêts à élargir davantage les relations mutuellement bénéfiques avec la Bosnie-Herzégovine dans les domaines d'intérêt mutuel", a déclaré le diplomate.

De son côté l'Union Européenne, sous la pression de Berlin et Zagreb, pousse pour une centralisation de la Bosnie-Herzégovine, indispensable à son intégration euro-atlantique. Cette centralisation se ferait, inévitablement sur le dos des serbes, car l'alliance des croates et des bosniaques mussulmans leur donnerait une majorité démographique leur permettant d'imposer l'agenda euro-otanien aux serbes.

 

Sources :

https://www.lexpress.fr/actualites/2/le-nouveau-president-bosno-serbe-defie-les-occidentaux_936893.html

https://rg.ru/2019/11/21/milorad-dodik-rossiia-edinstvennaia-strana-sohraniaiushchaia-obektivnost.html

http://armenologie.blogspot.com/2012/09/a-quand-lexclusion-de-la-fra-dachnak-de.html

 

 

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